Jusqu'à maintenant, en littérature libre, je ne reconnaissais vraiment comme entrepreneurs que Mathieu PASQUINI et Thomas BOITEL, qui depuis 5 ans déjà maintiennent le site "IN LIBRO VERITAS" à bout de bras en mangeant de la vache enragée.
Mais, en littérature comme en photo, les livres d'amateurs "à la carte" ont souvent piètre allure. Si j'ai une haute estime de mes livres pour leur contenu que je suis le seul à apprécier dans son intégralité, y reconnaissant (et m'y perdant parfois) les nombreux clins d'oeil, je ne peux en dire autant sur la qualité de la prose, et la finition de la forme qui n'ont rien de professionnel, et encore moins de talentueux. Ne parlons donc pas de ce que la page blanche peut subir comme outrages parfois, mais le rêve appartient à tous et permet à nos deux courageux d'en tirer quelques miettes pour survivre, en attendant que les bons auteurs parviennent à percer, ce que permettra j'espère une initiative comme "La sélection d'ILV".
Je ne voyais jusqu'à présent le reste de la concurrence comme de pales copies d'éditeurs classiques, essayant de débaucher ces bons auteurs pour remplir des pages de pseudos sites littéraires, vendant en ligne des versions papier bien trop chères.
Parallèlement, quelques auteurs se sont regroupés pour produire à bas prix des éditions confidentielles qui finalement se vendent entre amis. Mais croyez-moi, les premiers livres de Alain Galindo, Christian Epalle, G@rp, Claude Attard, Emmanuel Bourdeau (en vrac, c'est du copinage de la part d'un admirateur de talents véritables) vaudront un jour la peau des c...lles. Je spécule d'ailleurs parfois, en m'en offrant un, surtout quand ils y sont tous dedans).
Là encore, il y a bien trop d'amateurisme et pas encore assez de volonté d'agir sur le maillon manquant : la DIFFUSION. Il y manque aussi les moyens, les gros assoiffés de pognon saturant tous les espaces publicitaires en faisant flamber leurs prix. Ne parlons pas de leurs monopoles et passe-droits dans les médias spécialisés, sans compter la complicité des politiques (HADOPI = censure des petits et label pour les copains ).
Encore une digression qui retarde en fait le clou de cet article : un nouvel entrepreneur pour le Libre.
Cela fait bien une paire d'années que celui-ci tente de se faire une place au soleil, avec plus ou moins de succès. Mais ce qui fait la différence entre un fils à papa et un entrepreneur, c'est que l'un peut réussir sans pour autant entreprendre, alors que l'autre entreprend sans pour autant réussir.
Mais un bon entrepreneur finit toujours par réussir, tandis qu'un fils à papa finit par se ramasser un jour ou l'autre et dégage.
Je souhaite tant à ILV...
Je souhaite aussi tellement à ... Salaber.
Depuis quelques temps, Salaber a décider de faire ce que je n'ai pas fait, ne voulant pas le faire pour "réussir", mais seulement par conviction : vendre papier des auteurs libres directement au public.
Mon but était de réunir assez d'argent de mon côté pour ME faire imprimer, et profiter de MES investissements pour MA gueule auprès d'un imprimeur pour "placer" des auteurs juste derrière qui auraient imprimé à moindre prix dès le premier volume. Il fallait juste que MES bouquins ne soient pas trop pourris quand même et que je trouve le temps de les corriger. Et ensuite, je vendais tout le monde, car il faut avoir assez d'offres valables et diverses.
En effet, l'auteur n'aime pas investir en règle générale, car tant de médiocres s'auto-éditent et finissent par ronger leurs ouvrages en train de pourrir dans les cartons pour toucher un chèque de l'assurance, prétextant ant une invasion subite de rats de bibliothèque. Je prenais le rôle du médiocre illuminé par son égotalent et puis voilà, ils ne pouvaient pas résister à la "bonne occase".
Salaber s'y est pris autrement, même si comme moi il a su repérer et attirer sur son site ces auteurs de qualité. J'espère que comme moi il les estime aussi comme des amis.
Persuadé tout petit que le libre doit être payant, il a échoué en vendant trop tôt des éditions électroniques, fussent-elles plus "décorées" que les versions habituelles en ligne. Les "Gros" s'y risquent aujourd'hui, mais sur des produits amortis papier. Il est encore hors de question actuellement de ne distribuer un livre que sur un seul support : Salaber l'a compris.
Salaber n'est peut-être pas un philanthrope rêveur, même s'il sait qu'il s'est mis sur le dos une éthique particulière à respecter, et que parfois il risque s'y piéger tout seul. C'est pour ça qu'il réussira. C'est un entrepreneur, et les auteurs ont plus besoin pour les diffuser d'un entrepreneur plutôt qu'un révolutionnaire mordeur tout azimut.
Voilà pourquoi, en découvrant çà, j'applaudis au travail accompli patiemment sur son site WBE Edition
Salaber se lance donc avec derrière lui de bons auteurs, et quelques énergies positives renouvelables. La liste des points de vente sera t-elle exponentielle ?
En tout cas, je postule au poste "d'approvisionneur local" dès que j'aurai réussi à en placer quelques uns dans mon coin... je ne peux pas rester à côté d'un truc pareil.
Chapeau Salaber
Dernière modification le : 11/01/2011 @ 22:34
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